Le 8 mai dernier, j’ai animé conjointement avec Randstad Canada la première discussion Twitter #RandstadTechTalks et j’ai échangé avec des dizaines de Canadiens et de Canadiennes sur le rôle du Canada dans la société mondialisée de demain. Ce billet de blogue en deux parties a été inspiré entre autres par les sujets abordés lors de cette discussion Twitter, par une conversation avec Lara Speirs, vice-présidente à la direction et avocate-conseil chez Randstad, par ma propre expérience en tant que directrice de la technologie chez Crescendo et par les recherches sur l’avenir du monde du travail.
Le travail à distance et la flexibilité sont devenus des exigences incontournables de nos jours, surtout pour les travailleurs du secteur des technologies. Avec la forte croissance des emplois en technologie au cours des dernières années et la pénurie de professionnels pour les combler, les employés ont utilisé leur influence pour façonner la transformation des conditions de travail. Je ne sais même pas ce que c’est que de travailler au sein une équipe qui partage les mêmes locaux – personnellement, je n’ai jamais travaillé dans la même ville que mes supérieurs – et pour les nouvelles générations de travailleurs, c’est devenu la norme.
70 % des travailleurs à travers le monde travaillent à distance au moins une fois par semaine et la tendance indique que le nombre de travailleurs qui travaillent à distance à temps plein sera égal ou supérieur à celui des employés de bureau traditionnels d’ici 2025 (IWG). Chez Crescendo, la jeune entreprise que j’ai démarrée, nous sommes une équipe semi-répartie et favorable au travail à distance. Comme plusieurs milieux de travail innovateurs au Canada, nous reconnaissons que chaque travailleur peut avoir une situation de vie différente. C’est en discutant avec Lara Speirs, vice-présidente à la direction et avocate-conseil, Affaires juridiques et publiques, chez Randstad Canada, que j’ai découvert une autre tendance : plusieurs milieux de travail passent à un modèle axé sur les résultats (ou le modèle ROWE en anglais). Ce qui signifie qu’il faut se concentrer uniquement sur les résultats du travail et non sur le moment et l’endroit de son exécution. « La stratégie ROWE gagne en popularité et à juste titre. Les femmes sont touchées de façon disproportionnée par l’absence de flexibilité dans les horaires de travail et cette approche semble être un moyen intéressant de vraiment intégrer l’équilibre travail-famille dans le milieu de travail », dit-elle. « Il ne fait aucun doute que la flexibilité favorise un milieu de travail plus inclusif. Mais il y a une mise en garde : le modèle ROWE ne peut être implanté que dans un environnement de confiance. »
Grâce à ce milieu de travail plus flexible, les entreprises commencent à embaucher au-delà de leurs propres frontières. Des outils comme Slack, Zoom, Miro et Drive facilitent la collaboration avec vos collègues en temps réel, quel que soit l’emplacement physique. Alors pourquoi ne pas embaucher quelqu’un dans une ville, un pays ou un continent différents? En fait, votre organisation et votre équipe pourraient même en bénéficier.
L’avantage des produits de technologie, c’est que les utilisateurs du monde entier peuvent y accéder en quelques clics seulement. Mais les gens oublient souvent à quel point le produit doit être localisé en fonction de chaque marché ciblé. Il ne suffit pas de changer la langue, de modifier vos serveurs et d’activer votre application ou votre logiciel pour les utilisateurs d’autres pays. Vous devez tenir compte des différents besoins et cultures des utilisateurs de chaque marché et y répondre de manière spécifique. Lors de mon récent voyage au Japon pour le Sommet des jeunes entrepreneurs du G20, pour lequel j’ai également collaboré avec Randstad Canada, j’ai entendu Ray Hatoyama nous expliquer que le fait de penser local lui a permis de faire de Hello Kitty un nom reconnu non seulement au Japon, mais partout dans le monde. Embaucher des personnes qui représentent les marchés que vous essayez de toucher vous aide à les atteindre plus efficacement.
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Historiquement, la diversité n’était souvent pas considérée comme une nécessité, mais plutôt comme une option agréable à avoir. Elle était traditionnellement gérée par les RH, mais au cours des dernières années, elle est sortie de cette verticale et se retrouve maintenant au cœur de l’organisation. Aujourd’hui, les entreprises sont contraintes par la législation, les consommateurs et les employés à diversifier leur main-d’œuvre et elles y consacrent enfin des sommes importantes. Au cours des dernières années, le nombre de postes liés à la diversité et à l’inclusion en Amérique du Nord a grimpé en flèche. « La diversité et l’inclusion ne devraient pas être gérées uniquement par le directeur des RH », déclare Mme Speirs, qui était également l’ancienne directrice de la diversité chez Randstad Canada. « Ce devrait être [une priorité] qui commence par le PDG, la haute direction en passant par tous les autres échelons. »
Mais il ne suffit pas de se fixer des objectifs en matière de diversité, les organisations qui y réussissent privilégient l’inclusion et l’appartenance – il ne s’agit pas seulement d’embaucher un groupe de personnes aux profils diversifiés, il faut aussi leur offrir une expérience de travail positive une fois en poste. « Il est important d’avoir des mesures clés en place, » dit Mme Speirs. Elle cite une étude du BCG (extrait ci-dessous), qui propose des mesures de base pour la réussite des programmes d’équité entre les sexes, comme un bon exemple de mesures rigoureuses pour une initiative réussie.
L’utilisation de tels outils ajoute de la clarté et de l’impartialité à des processus qui seraient autrement non équitables et où les préjugés peuvent facilement passer inaperçus.
Pour illustrer la situation des femmes dans le monde du travail, Randstad a récemment publié son rapport Les femmes qui transforment le monde du travail, qui fait partie de l’initiative du même nom. Au-delà d’une étude typique sur la diversité entre les sexes, le rapport se penche sur ce que les Canadiennes pensent de la « quatrième révolution industrielle », soit la diminution des frontières entre l’IA et les humains. « Il est essentiel que les femmes y prennent une part active, sinon nous risquons d’être laissées pour compte », conclut-on dans le rapport.