Le 23 juillet dernier, Randstad Canada a animé une conversation fascinante entre Carolyn Levy, présidente de Randstad Technologies et Sage Franch, alias The Trendy Techie, deux femmes brillantes, confiantes et vives d’esprit. Près de 400 personnes ont regardé l’événement sur Instagram et Facebook! Elles ont discuté de l’avenir et ont partagé leurs perspectives et leurs expériences sur la façon de faire évoluer sa carrière tout en manifestant son authenticité. J’ai été personnellement inspirée par leur enthousiasme, leur vivacité d’esprit et leur perspicacité par rapport à la direction que prend le monde du travail. Voici quelques-unes des conclusions que j’ai tirées de cette conversation.
sur l’innovation et l’intrapreneuriat :
Beaucoup d’entreprises parlent d’innovation et de l’importance de s’adapter aux nouvelles réalités. Parallèlement, on ne sait pas trop comment y parvenir. « Si vous appuyez l’innovation, vous devez aussi appuyer l’échec », dit Carolyn. Accepter le risque et l’échec est contre-intuitif pour la plupart des organisations, mais il est essentiel de mettre en place une structure qui favorise l’innovation à tous les niveaux de l’organisation afin de prospérer. Dans ce contexte, comment peut-on laisser libre cours à l’ingéniosité et à la contribution des gens? « Il faut permettre aux employés d’avoir confiance et de faire valoir leur point de vue afin d’identifier les possibilités d’innovation au sein de l’organisation », dit Carolyn. Et c’est là que l’intrapreneuriat entre en jeu. Dans son secteur d’activité, Carolyn expérimente actuellement avec son équipe ce qu’elle appelle « l’architecture de la contribution ». Elle s’éloigne de la façon traditionnelle de transmettre la stratégie élaborée par les cadres supérieurs aux employés sur le terrain qui l’exécuteront. Ils optent plutôt pour la co‑création, en collaboration avec un groupe de leaders, d’éléments de la stratégie et demandent à la haute direction de les approuver. « Vos leaders choisiront de travailler sur les aspects qui leur tiennent vraiment à cœur. » Cette approche facilite grandement la tâche des leaders pour faire valoir les idées et les concrétiser. Bien sûr, les gens doivent faire preuve de courage, de créativité et de confiance. Mais c’est la mentalité qu’il faut développer dans l’avenir du travail. Cette façon de travailler se nourrit de l’esprit entrepreneurial des gens, tout en ouvrant la voie à l’innovation.
sur le fait de nouer des liens significatifs :
Les médias sociaux sont un couteau à deux tranchants : ils permettent de connecter – et tout aussi rapidement de déconnecter les uns des autres. Dans ce contexte, comment pouvons-nous continuer à établir des liens significatifs? « Chaque fois que vous rencontrez une personne, ne pensez pas à ce que vous pouvez obtenir – pensez à la valeur que vous pouvez lui apporter, » dit Sage. Elle met en pratique cette approche et les résultats qu’elle obtient sont stupéfiants. « Tous les matins de semaine, j’ai donc commencé à organiser des rendez-vous virtuels avec des gens que je ne connais pas, pour discuter d’un peu de tout, de projets, d’expériences, de technologie, etc. J’ai commencé un calendrier en janvier et dans les 48 heures, il était rempli jusqu’en juillet. J’ai été surprise de constater à quel point les gens ont besoin de ces contacts. » Il y aura de plus en plus de contacts virtuels à l’avenir, mais cela ne veut pas dire qu’ils doivent se faire de façon automatisée. Bien au contraire. Il est plus important que jamais de faire preuve d’empathie, de bien saisir le point de vue de l’autre personne, de s’y intéresser et d’y ajouter de la valeur.
sur le renforcement des compétences pour l’avenir :
Selon le rapport sur l’avenir de l’emploi du Forum économique mondial, plus d’un tiers des compétences que nous croyons essentielles pour la main-d’œuvre d’aujourd’hui sont appelées à changer. Un peu inquiétant, non? Voici quelques-unes des compétences que Sage et Carolyn ont identifiées comme étant essentielles pour l’avenir du travail.
- créativité et collaboration : aussi intelligentes qu’elles puissent être, les machines ne peuvent pas établir des liens avec un humain aussi facilement qu’un autre humain le peut. Mais comme Sage et Carolyn l’ont souligné, le besoin de créer des liens inspirants et significatifs sur le plan émotionnel ne risque pas de disparaître. « L’empathie, la collaboration, la créativité, le leadership transformationnel, ces compétences générales ne sont pas enseignées à l’école, qui privilégie l’enseignement des compétences spécialisées. Donc, pour bien les maîtriser, expérimentez, placez-vous dans des situations où vous pourrez les mettre en pratique », dit Carolyn.
- jugement et prise de décision : Oui, nous comptons de plus en plus sur les machines pour traiter et analyser de grandes quantités d’informations complexes, ce qui nous permet de prendre des décisions plus éclairées et basées sur des données. Mais cela ne nous libère pas de la responsabilité de reconnaître les implications d’une décision, comme les questions morales ou éthiques. « Nous devons encore faire preuve de jugement et assumer la responsabilité de nos décisions. Nous devons pouvoir dire en connaissance de cause : je suis d’accord ou je ne suis pas d’accord avec cette machine », dit Sage.
- mentalité axée sur la croissance et capacité d’adaptation : « Dans le cadre de notre étude Les femmes qui transforment le monde du travail, 73 % des femmes ont classé la capacité d’adaptation aux nouvelles technologies comme la compétence la plus importante pour l’avenir », dit Carolyn. Les innovations technologiques telles que l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et augmentée et les chaînes de blocs contribueront à la création de nouveaux emplois qui exigeront des compétences de pointe. Mais même si vous n’êtes pas développeur ou ingénieur, la technologie évolue à un rythme tellement rapide, et est si répandue, que nous devrons tous développer des connaissances de base et comprendre leur impact sur nos organisations et leurs emplois.
sur la recherche d’un bon mentor :
« Au départ, mon approche du mentorat consistait à approcher quelqu’un que j’admirais et à lui demander : “Voulez-vous me mentorer?” Jusqu’à ce que quelqu’un me réponde : “Sur quel aspect voulez-vous être mentorée?” Et c’est là que j’ai compris », se souvient Sage. Pour établir une collaboration réussie entre un mentor et un mentoré, vous avez besoin d’un plan : identifiez vos faiblesses, les aspects précis sur lesquels vous voulez obtenir des conseils et les trois ou quatre principaux enjeux que vous souhaitez cibler. Carolyn était aussi à la recherche de mentors, d’abord à l’interne, dans son milieu de travail. Puis, elle s’est rendu compte qu’elle pouvait aussi en retirer beaucoup de valeur en se tournant vers l’externe. « L’un des mentors les plus compétents que j’ai eus était un homme qui m’a aidé à réintégrer le travail après mon départ en congé de maternité. C’est là que j’ai réalisé le pouvoir d’une bonne histoire. » Un bon mentor ne vous dira pas quoi faire. Il vous racontera des histoires sur son parcours et partagera avec vous les sentiments ressentis lors de son cheminement, ce qui vous permettra d’établir un lien profond et émotionnel avec votre propre situation et vous offrira de nombreux moments de réalisation, ainsi que des possibilités de développement. Sage est d’accord : « En tant que jeune développeuse, j’ai été confrontée à une foule de commentaires discriminatoires. C’est pourquoi j’ai commencé à raconter mon histoire et à entrer en contact avec des gens qui avaient besoin d’entendre cette histoire, créant ainsi de puissantes relations en cours de route. » Carolyn et Sage ont toutes deux conclu sur ce point : il vaut vraiment la peine d’investir du temps dans le mentorat et vous en retirerez des liens parmi les plus significatifs que vous pouvez créer.
Si je devais résumer en une phrase leur conversation stimulante, j’irais avec : l’avenir du travail est sans aucun doute centré sur l’humain.
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marie-noëlle morency
Marie-Noëlle est directrice des communications chez Randstad Canada. Elle est également l'idéatrice du programme Les femmes qui transforment le monde du travail de Randstad Canada. Sa passion : créer et raconter des histoires qui informent, des histoires qui inspirent, des histoires qui font réfléchir.