tendances émergentes à surveiller dans le secteur de l’ingénierie en 2024.

Alors que d’autres secteurs font face à une pénurie de main-d’œuvre, on prévoit qu’il y aura une abondance de candidats potentiels en ingénierie dans les prochaines années. 

Selon les recherches, le nombre de postes en génie mécanique augmentera de 11 300 de 2018 à 2028, mais le bassin de talents comptera 13 200 chercheurs d’emploi. 

Durant cette même période, 18 900 postes en génie civil seront créés pour 26 500 chercheurs d’emploi.

Ces statistiques montrent que les employeurs en ingénierie se trouveront dans une situation idéale pour l’embauche. 

Cependant, les tendances émergentes dans le domaine pourraient tout de même compliquer l’embauche des meilleurs talents. 

L’évolution des tendances comme les avancées technologiques et la modification des cadres réglementaires forceront les employeurs à trouver des candidats hautement qualifiés possédant de l’expérience spécialisée.

La transformation rapide du secteur de l’énergie au Canada influence également les tendances en matière d’emploi en ingénierie.

Un virage majeur vers la durabilité, l’efficacité et les nouvelles sources d’énergie entraîne la création de spécialités et provoque un accroissement de la demande pour des ingénieurs détenant de l’expérience en énergie de remplacement.

Pour pouvoir tirer profit de ces changements et embaucher des travailleurs qualifiés, les employeurs doivent d’abord comprendre les dernières tendances en matière d’emploi dans le secteur de l’ingénierie. 

Voici un aperçu des principales tendances en matière d’emploi en ingénierie pour 2024.

création de nouvelles spécialités en ingénierie

L’évolution des technologies continuera de faire progresser le secteur de l’ingénierie dans les années à venir. 

Comme par le passé, l’essor continu des technologies entraînera sans doute la création de spécialités d’ingénierie comportant des éléments communs avec d’autres professions. 

Les ingénieurs doivent s’adapter aux nouvelles technologies et les intégrer aux flux de travaux existants.

En 2024, cette évolution sera particulièrement marquée dans l’industrie de la construction. 

À mesure que les villes intelligentes gagnent en popularité, les entreprises de construction auront besoin d’ingénieurs ayant des spécialités très diverses et des connaissances en urbanisme, en éléments structuraux et en technologies intelligentes. 

Pour suivre la tendance en faveur des bâtiments écologiques et des matériaux vivants, des ingénieurs possédant une connaissance approfondie des questions environnementales sont requis.

Le secteur de l’énergie canadien est aussi sur le point de créer de nouvelles spécialités d’ingénierie. 

En effet, les plus grandes entreprises de l’industrie des sables bitumineux travaillent à rendre leurs activités carboneutres d’ici 2050; elles auront donc grandement besoin d’ingénieurs détenant une expertise en énergie et en environnement.

Pour ne pas se laisser distancer par leurs concurrents, les employeurs doivent comprendre la qualification et les compétences requises pour chaque nouvelle spécialité. 

Les entreprises doivent établir un plan pour réévaluer leurs postes d’ingénieur actuels et les adapter en fonction des nouveaux rôles à assumer. 

Cette démarche leur permettra de continuer à rechercher les candidats détenant les compétences requises.

évolution de l’environnement réglementaire

Les employeurs doivent être conscients de la tendance croissante de l’environnement réglementaire à évoluer. Les organismes gouvernementaux fédéraux, provinciaux et territoriaux modifient sans cesse les règlements encadrant l’ingénierie. 

Il revient à chaque entreprise de s’informer de ces modifications et de se conformer aux pratiques établies pour ne pas s’exposer à de lourdes amendes.

En raison de cette tendance émergente, les entreprises doivent faire appel à des ingénieurs hautement qualifiés et expérimentés. 

Il est crucial pour les employeurs de chercher des candidats qui ont de l’expérience en interprétation et en application des règlements gouvernementaux afin de protéger l’intérêt du public et de l’entreprise.

adoption de technologies de pointe

Les nouvelles technologies transforment les flux de travaux des ingénieurs dans diverses industries. Les entreprises intègrent les drones, les appareils vestimentaires et les simulations 4D et 5D à l’industrie de la construction. 

L’utilisation de tels systèmes requiert des ingénieurs qui peuvent adapter les opérations existantes, gérer les processus d’intégration ainsi que participer à la maintenance et aux mises à jour. 

Les entreprises ont aussi besoin d’ingénieurs capables de tirer parti de plateformes d’intelligence artificielle et de l’analyse des données afin d’améliorer l’efficacité des projets sans compromettre la sécurité ni l’intégrité structurelle.

Les technologies transforment aussi l’industrie pétrolière et gazière. 

En effet, les entreprises de cette industrie se tournent de plus en plus vers l’automatisation et les procédés de fabrication de pointe. 

Pour réussir ce virage, elles ont besoin d’ingénieurs capables de concevoir et de gérer les systèmes technologiques. 

À mesure que croît la demande mondiale d’énergie durable, cette industrie aura besoin d’ingénieurs possédant de l’expérience en matière d’énergie solaire, éolienne, géothermique et hydraulique et en matière de biocombustibles.

recours à la robotique

Aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et une forte demande au sein du secteur, les installations de fabrication industrielle ont recours à la robotique plus souvent qu’auparavant. 

Ce virage est motivé par des tendances comme l’essor de la numérisation et de l’automatisation, qui visent à simplifier le fonctionnement des robots utilisateurs. 

La durabilité gagne aussi en importance dans le secteur de la fabrication. Les robots industriels entrent dans le mouvement écologiste, suivant cette tendance croissante.

rétrécissement du bassin d’ingénieurs titulaires de permis

Une tendance surprenante émerge parmi les jeunes diplômés en ingénierie, soit celle de travailler sans obtenir de permis. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce revirement. 

D’abord, de nombreux étudiants trouvent le processus d’attribution de permis trop laborieux, notamment parce que chaque province ou territoire possède ses propres règles en la matière. 

Ensuite, certains diplômés peuvent avoir des objectifs de carrière qui ne requièrent pas de permis et, par conséquent, sont peu motivés à faire une demande pour en obtenir un.

Beaucoup d’employeurs doivent donc tenir compte de cette nouvelle tendance. Certains postes d’ingénieur nécessitent un permis professionnel, mais pas tous. 

Le problème est que certains employeurs souhaitent embaucher seulement des candidats qui possèdent un permis, même pour les postes qui ne l’exigent pas.

Au moment d’intensifier les efforts d’embauche, les employeurs doivent passer en revue la qualification et les compétences demandées pour chacun de leur poste d’ingénieur afin de déterminer si elles sont obligatoires ou optionnelles. 

En formulant des attentes moins élevées en la matière pour tenir compte de la nouvelle tendance chez les jeunes, les entreprises peuvent élargir leurs bassins de talents en plus d’améliorer leurs résultats d’embauche.

croissance de la demande pour un milieu de travail diversifié

Longtemps, les postes d’ingénieur ont été occupés majoritairement par des hommes. 

Beaucoup de groupes, dont les femmes et les Autochtones, étaient sous-représentés dans tous les domaines des STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques).

Cependant, depuis quelques dizaines d’années, les universités et les milieux de travail ont déployé des efforts pour encourager la diversité dans les programmes des STIM.

Ingénieurs Canada vise à faire augmenter de 30% le nombre de femmes ingénieures qui obtiendront un permis d’ici 2030. En 2022, les femmes représentaient seulement 18 % des ingénieurs.

Les programmes favorisant la diversité ont perdu du terrain au cours des dernières années, mais la volonté demeure.

Selon une enquête menée en 2022, le tiers des employés pensent que leur employeur n’en fait pas assez pour promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion.

Afin de satisfaire les personnes qui désirent travailler dans un milieu de travail diversifié, les employeurs auront à élaborer des pratiques d’embauche qui attirent les candidats des groupes sous-représentés. 

Les entreprises peuvent élargir leur bassin de talents potentiels en créant un processus d’embauche inclusif.

Dans un marché de l’emploi de plus en plus concurrentiel, un grand bassin de candidats peut être avantageux pour les employeurs à la recherche d’employés qualifiés.

évolution continue du secteur de l’ingénierie

L’ingénierie est un secteur d’activité et un secteur professionnel en constante évolution. Les ingénieurs résolvent des problèmes. Les travaux d’ingénierie se transforment au même rythme que le monde. 

Lorsque de nouvelles personnes s’intègrent dans la culture, ce qui est important et nécessaire, vous prenez conscience que les solutions que vous aviez trouvées ne sont peut-être pas des solutions ou vous commencez à voir des problèmes là où vous ne saviez pas qu’il y en avait. 

Vous voyez les choses d’un point de vue différent. De nouvelles solutions, intéressantes pour tous, s’offrent alors à vous. Puis, vous commencez à évoluer, à changer votre façon de penser et à vous adapter au monde qui vous entoure. L’ingénierie se développe au même rythme que le monde.

Le secteur de l’ingénierie a un brillant avenir, plein de possibilités. Cependant, il doit être inclusif pour permettre l’évolution et l’atteinte du plein potentiel. En d’autres termes, il a besoin de gens de tous les milieux et de tous les horizons. 

Les hommes, les femmes, les Autochtones et les personnes de toutes les races sont encouragées à envisager l’ingénierie comme choix de carrière.