En 1885, la municipalité nouvellement créée de Calgary en Alberta organisait ce qui allait devenir le premier événement annuel consacré aux producteurs agricoles dans l’ouest. Depuis ce temps, le Stampede de Calgary a évolué pour inclure les présentations de bétail et les spectacles de rodéo en plus de célébrer tout ce qui rend l’Ouest canadien si spécial. Le besoin d’une démonstration de soutien de la part de la communauté s’est vraiment manifesté chez nous en 2016 après les incendies dévastateurs de Fort McMurray, dans le nord de l’Alberta et en Saskatchewan. Ces incendies ont provoqué quelque 9,9 milliards de dollars de dommages, obligé des communautés entières à quitter leurs domiciles, détruit des milliers d’hectares de forêts et fait des ravages dans l’industrie du pétrole et du gaz naturel.

Deux années plus tard, pas encore tout-à-fait rétablie, la région, à l'instar du reste du Canada, se retrouve durement frappée par le protectionnisme politique américain. Le Canada joint alors ses efforts à d’autres ex-alliés et partenaires commerciaux des États-Unis qui se démènent afin de rationaliser et gérer l’impact sur nos économies et nos industries d’un tel changement à la fois radical et dynamique. On ne tient même pas compte du rôle, si rôle il y a, que joueront les problèmes environnementaux et le changement climatique dans ce nouvel ordre mondial.

Engineering-Industry-Canada-West-Calgary.Jpg
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quelle sera l’implication des tarifs américains dans l’ouest?

Le sort de l’Ouest canadien baigne une fois de plus dans l’incertitude. Suite au récent ralentissement de notre économie, cette région était enfin parvenue à reprendre du poil de la bête. Le prix du baril de pétrole se stabilisait, les emplois étaient en hausse et tous les indices portaient à croire à un rebondissement. Alors qu’une possible guerre commerciale lorgne à l’horizon, ces aspects sont redevenus la source de nombreux doutes. Et alors que l’escalade commerciale redevient la nouvelle ‘norme’, il est peu probable qu’on y assiste d’ici peu.

Dans un rapport sur le marché du travail publié en 2015 par Ingénieurs Canada (Le marché du travail en génie au Canada : Projections jusqu’en 2025), on précisait que l’activité économique allait se déplacer dans l’Ouest canadien, attirant ainsi les ingénieurs vers les régions. Comment pouvait-on être si naïfs, maintenant que les États-Unis ont récemment imposé des tarifs de 25 % et 10 % sur les importations d’acier et d’aluminium du Canada respectivement. La chaîne d'approvisionnement du pétrole repose entièrement sur l’acier et l’aluminium, tout comme les secteurs automobiles et industriels. Malgré les représailles tarifaires du Canada qui touchent de nombreux produits en provenance des États-Unis, nous n’allons pas en sortir indemnes.

À une époque, les ingénieurs de toutes les disciplines se sont laissés tenter par les ressources naturelles riches et illimitées dans l’ouest, l’investissement dans la recherche et le développement, ainsi que les accords de l’ALÉNA qui ont donné libre cours à la circulation des biens et autres matériaux entre nous et notre principal partenaire commercial. La situation est sur le point de changer.

la pénurie de compétences en génie augmente

À l'instar de plusieurs de leurs cohortes au Canada, les ingénieurs partent pour la retraite, laissant ainsi un grand vide dans les industries qui dépendent des compétences dans les domaines du génie civil, mécanique, électrique et informatique. Alors que la mobilité entre les provinces permet de combler plusieurs de ces lacunes, moins d’ingénieurs voient dans l’Ouest canadien une destination attrayante pour y poursuivre leur carrière compte tenu de l’effet des récents changements apportés au niveau des tarifs d’importation/exportation et des taxes sur l’industrie et sur les entreprises. De plus en plus d’entreprises de l’ouest comptent sur les ingénieurs formés à l'étranger pour répondre à leurs besoins, entreprendre, réaliser et surveiller les différents projets. 

Le gouvernement canadien continue d’affirmer que l’Ouest canadien attire encore des entreprises en raison de ses « ressources naturelles abondantes, des secteurs de la technologie et des services florissants et des coûts peu élevés pour les entreprises ».  Le gouvernement fédéral tient ses promesses et c’est tout à son honneur. En 2016, Diversification de l’économie de l’Ouest Canada (DEO) soutenait financièrement l’industrie aérospatiale canadienne, où l’Ouest canadien occupe une place privilégiée en offrant des services d’entretien, de réparation et de révision à cette industrie. Cette industrie progressive est capable de surmonter les vagues de changements plus facilement que d’autres et il s’agit là d’une bonne nouvelle pour les ingénieurs dans le domaine de l’aéronautique.  

les nouvelles ne sont pas que mauvaises dans l’ouest

Sur une note plus positive, le Financial Post déclarait en avril 2018 que le secteur de l’énergie devrait connaître un timide rebondissement après trois années d’affilée de pertes. L’Alberta demeure le principal employeur d’ingénieurs pétroliers au Canada et on espère que ces spécialistes trouveront les emplois de qualité qu’ils recherchent.

L’économiste Peter Tertzakian prédit que les industries créatives, flexibles et innovatrices survivront probablement. Il parle de régime minceur, de discipline au niveau des coûts, d’efficacité accrue et d’excellence opérationnelle, des notions que les producteurs industriels dans l’ouest connaissent déjà. Ces entreprises se remettront sur pied à long terme et redeviendront des concurrents à l'échelle mondiale, en particulier si les États-Unis devaient donner le coup d’envoi de la prochaine récession mondiale. De même, il est primordial que le Canada identifie et développe de nouvelles relations commerciales et qu’il mette sur pied l’infrastructure qui facilitera les échanges au-delà de l’Amérique du Nord. C’est ce qu’espèrent les ingénieurs et autres professionnels de toutes les disciplines au Canada.

Le climat politique et économique actuel est un peu comme si on chevauchait un bronco au Stampede – difficile, épuisant et destiné uniquement aux plus forts, aux plus agiles et à ceux qui sont les mieux équipés pour résister et encaisser les coups difficiles. Et nous faisons partie de ceux-là, n’ayez crainte.

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