comment la grande démission transforme les affaires.

Il est incontestable que la pandémie a bouleversé le monde pour toujours. Elle a littéralement transformé notre manière de travailler, de magasiner et de nous comporter. Afin que les entreprises parviennent à s’imposer dans ce nouveau contexte, il est indispensable qu’elles s’adaptent à ces changements et corrigent leurs méthodes de fonctionnement en conséquence.

Ce changement est évident dans les lieux de travail. Au moment de la pandémie, des millions de travailleurs ont dû recourir au télétravail avec très peu ou pas de préavis. D’autres ont été contraints, au plus fort de la pandémie, à rester sur leur lieu habituel de travail ou ont dû subir des licenciements temporaires et même la perte de leur emploi. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui ont dû assurer l’instruction scolaire de leurs enfants ou veiller sur leurs parents âgés.

Ces contraintes ont amené les employés à considérer le travail sous un nouvel angle. Ainsi, bien qu’un bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée a toujours été important pour les travailleurs, il est désormais un impératif et ces derniers sont prêts à chercher d’autres opportunités pour le conserver. Afin de ne pas risquer de perdre des talents du fait de la "grande démission", les employeurs devront s’adapter pour faire face aux demandes de ces nouveaux travailleurs.

L’information qui incite à l’optimisme est que si votre entreprise a pu surmonter la pandémie, elle a déjà fait face à une période de transition importante. Pour survivre, votre entreprise a probablement dû s’adapter à de nouvelles pratiques de travail, comme le télétravail et l’intégration des nouvelles technologies qui ont rendu le télétravail possible. En fait, durant la pandémie, la technologie numérique a accompli une évolution équivalente à celle de cinq années, et ce en seulement 2 mois.

Si votre compagnie a réussi sa transition une première fois, elle peut le faire à nouveau. Toutefois, il est primordial que la mutation de votre entreprise soit en phase avec les attentes des salariés. Pour vous accompagner dans ce processus, nous avons établi une liste des principaux changements actuels dans les bureaux et dans les autres lieux de travail.

le télétravail n’est pas une demande mais bien une attente 

Même si les lieux de travail au Canada recommencent à fonctionner, de nombreux employés ne sont pas désireux de renoncer à leurs options de télétravail. Pour ne pas perdre vos meilleurs éléments, il est nécessaire que votre entreprise songe à faire du travail à distance ou, du moins, du travail hybride, une formule permanente. En effet, notre rapport Workmonitor révèle que 73 % des travailleurs canadiens désirent des horaires de travail plus flexibles. Par ailleurs, 66 % des employés sont disposés à opérer des changements pour parvenir à un équilibre harmonieux entre leurs vies professionnelle et privée, même si cela nécessite de changer d’emploi.

Si ce n’est pas encore le cas, il est primordial pour votre compagnie de passer en revue les différents rôles et tâches au sein votre organisation dans le but de découvrir les moyens d’offrir des possibilités de télétravail ou d’intégrer plus de flexibilité dans les horaires de travail. Lorsqu’elle est mise en œuvre avec succès, une plus grande flexibilité sur le lieu de travail peut permettre un meilleur taux de rétention à tous les niveaux.

la rétention des employés sera une priorité majeure

En raison de la grande démission, de nombreux employeurs canadiens observent une hausse significative du taux de roulement. En effet, des études révèlent que plus de la moitié de la main-d’œuvre canadienne est aujourd’hui en recherche d’un nouvel emploi. Cette migration massive sur le marché de l’emploi est une conséquence logique de l’évolution des aspirations des travailleurs.

Pour les employés, la pénurie grandissante de main-d’œuvre qualifiée et la concurrence croissante sur le marché de l’emploi leur ont offert la possibilité de négocier les conditions de l’offre de travail. Ces conditions ont aussi poussé les travailleurs à analyser leurs rôles et leurs employeurs actuels pour savoir s’ils leur conviennent encore. De plus, les employés actuels sont disposés à patienter jusqu’à la prochaine offre d’emploi ou à changer de travail pour bénéficier des avantages qu’ils recherchent.

Afin de demeurer compétitive dans les années qui viennent, votre société doit s’assurer que ses offres d’emploi, ce qui inclut les salaires, les avantages sociaux, les horaires flexibles, la formation et les possibilités de promotion professionnelle, répondent aux attentes des travailleurs.

le recrutement et la formation des talents se font également à distance

Même les méthodes de recrutement des employeurs ont beaucoup évolué. Avant le début de la pandémie, les entreprises affichaient déjà des offres d’emploi et collectaient des CV en ligne. Elles utilisaient aussi la technologie pour filtrer les candidatures et repérer les postulants qui correspondaient aux critères qu’elles avaient définis. Mais aujourd’hui, tout le processus est devenu numérique et de nombreux employeurs ont décidé de gérer tout ce qui concerne le recrutement en ligne en procédant à des entretiens téléphoniques virtuels.

De nombreuses firmes sont également passées à un programme d’intégration et de formation des nouveaux employés exclusivement en ligne. Il s’agit d’une approche qui devrait gagner en popularité au fur et à mesure que le travail à distance se généralisera. Dans ce contexte, il est temps d’optimiser votre procédure d’embauche et d’intégration de manière à permettre aux nouveaux employés de réaliser la majeure partie de celle-ci en ligne.

les compétences dont les employeurs ont besoin évoluent

La technologie a progressé rapidement depuis des années, mais la pandémie a accéléré cette progression. À mesure que les commerces étaient fermés, les consommateurs ont été forcés de se tourner vers la technologie pour le magasinage, le divertissement et la socialisation. Ce facteur a transformé à jamais la manière dont les gens consomment, communiquent et vivent. Votre compagnie ne peut pas demeurer compétitive sur le marché actuel sans considérer la mutation numérique comme étant une priorité majeure.

Cette évolution technologique s’accompagne aussi du besoin d’acquérir des qualifications connexes sur le lieu de travail, comme le codage, le marketing numérique et les médias sociaux, les solutions de commerce électronique et la technologie infonuagique. Compte tenu de la forte concurrence sur le marché de l’emploi, de nombreux employeurs se rabattent sur les possibilités de formation continue et d’apprentissage pour acquérir les compétences souhaitées.

Les travailleurs perçoivent aussi ces nouvelles exigences, puisque 53 % des Canadiens reconnaissent avoir besoin de plus de formation pour réussir dans leur fonction. Il est primordial de mettre en place un programme de formation qui permet à votre entreprise d’obtenir les compétences dont elle a besoin, tout en offrant la formation souhaitée par les employés.

un soutien en matière de santé mentale est indispensable

Les statistiques sont formelles, la pandémie a engendré des retombées négatives sur la santé mentale des travailleurs de tous âges. Les salariés se considèrent comme stressés et surmenés. Le problème est si grave que les employeurs ne peuvent courir le risque de s’en désintéresser. Il est primordial qu’ils adoptent des mesures proactives pour apporter à leurs employés une aide efficace sur le plan de la santé mentale.

Ces mesures pourraient comprendre une modification des avantages sociaux offerts par l’entreprise, comme des options de flexibilité du travail, des congés payés supplémentaires et des politiques de soins familiaux étendus. Elles pourraient aussi inclure une formation en matière de santé mentale pour les gestionnaires, les chefs de service et les cadres supérieurs, ainsi que des programmes de soutien, comme des séances de conseils en ligne. En offrant ce soutien additionnel, on peut augmenter le niveau de satisfaction au travail, faire baisser le taux de rotation du personnel et accroître les seuils de production.