Bienvenue à Femmes Innovantes, une série de balados présentée par Randstad Canada dans le cadre du programme Les femmes qui transforment le monde du travail. On y explore des stratégies gagnantes pour naviguer dans un marché du travail en constante évolution grâce à une série d’entrevues inspirantes avec des femmes audacieuses et passionnées qui façonnent le monde du travail de demain. Bonjour, je suis votre animatrice Marie-Noëlle Morency et aujourd’hui j’ai le grand plaisir de m’entretenir avec Mitsou Gélinas, une femme aux milles talents et au parcours plus que rempli. Femmes d’affaires, actrice, animatrice, éditrice, chanteuse et j’en passe. Bonne écoute!
Marie-Noëlle : Bonjour ! Mitsou, tu as commencé très jeune ta carrière, donc d’abord à la télé à l’âge de 5 ans, puis comme chanteuse à 17 ans. Comment as- tu vécu le fait d’être propulsée si vite dans l'œil public, comment as-tu vécu ça ?
Mitsou : Oui, En fait au début j’étais très contente donc parce que c’est tout ce que je voulais, mon père était comédien, mon père partait souvent, on habitait à la campagne dans l’Estrie, à Saint-Georges de Windsor et puis il allait à Montréal, enregistrer des émissions, faire des auditions et à un moment donné je lui ai dit: « J’aimerais ça être comme toi papa. » Je voulais être comédienne et puis j’ai commencé à l’âge de 5 ans.
Marie-Noëlle : Du souci d’être dans le regard des autres, et j’imagine que ça précipite aussi ton développement comme femme ? Je ne sais pas si ça été ton cas, si tu t’es senti devenir femme plus vite ? Que tu te trouvais plus mature que d’autres filles de ton âge ?
Mitsou : Oui tout à fait, toujours, toujours, toujours. J’ai toujours été précoce dans tout ce que j’ai fait parce que, bon j’avais mon compte en banque à l’âge de 8 ans, parce que je faisais partie de Terre Humaine. Après ça, j’étais très individualiste et très mature. Jeune, à 16 ans, je suis allée faire les contacts pour pouvoir entreprendre ma carrière de chanteuse, puis je m’occupais de ma carrière de comédienne en même temps avec mes cv, tout ça, donc je pense que j’ai toujours été une jeune entrepreneur.
Marie-Noëlle : Déjà, oui, mais parle-moi donc de ça. Donc en 97,
tu as fondé avec ton conjoint Dazmo, qu’on connaît bien, qui travaille dans la production d’effets sonores, dans les pubs, les films, musique d’émissions. Donc ca été un chemin naturel pour toi de te lancer en affaires, ou c’est vraiment quelque chose qui n’était pas. Loin de … quand même.
Mitsou : Il y avait quelque chose de naturel pour moi d’être entrepreneur, mais de là à le devenir et que ça soit un besoin... parce que mon histoire est particulière dans le sens que j’ai été chanté pendant 10 ans, ça bien été mais à un moment donné ça commence à descendre vraiment. J’avais plus l’intérêt du public et puis il fallait vraiment que je me définisse, mais à partir de là, quand tu es un personnage public et que tu dois changer de cap, c’est très difficile, tu sais. Je me suis posé toutes les questions, est-ce que je vais aller travailler dans un restaurant, tsé qu’est-ce que je fais ?
Marie-Noëlle : C’était rendu là. You had reached that point.
Mitsou : Oui oui, c’était rendu là donc il y avait une certaine nécessité puis, au même moment, j’ai rencontré mon chum. J’ai l’impression qu’il est peut-être venu me secourir dans le fond, parce qu’il était directeur de production, à l’agence de Publicité Cinélande à l’époque. On est tombé amoureux, mes affaires n’allaient pas bien, on s’est dit si on peut au moins faire de la musique, il était aussi musicien. Tiens, on s’est dit on peut faire de la musique ensemble et au lieu de produire juste des albums, on produisait quelque chose qui était un peu plus stable, des trames sonores pour des films, des films publicitaires, des téléséries et tout ça.
Marie-Noëlle : Toi ton rôle, c’est quoi ton rôle ?
Mitsou : Moi c’était vraiment coordinatrice marketing, donc j’étais celle qui s’occupait de la paperasse. Bon quand tu fais de la production, tu as beaucoup de contrats, des contrats des musiciens, des contrats de l’ADA, donc toute cette gestion-là, gestion des studios, gestion des productions aussi. J’ai commencé comme tous les jeunes entrepreneurs. Mon chum avait 27-28 et moi, 26 ans et on a commencé avec $6000 piastres de bourse de La SAJE, services aux jeunes entrepreneurs. Ça a commencé sur la table de ma cuisine et après ça on a été capable d’avoir un premier bureau, il y a maintenant 23 ans.
Marie-Noëlle : Est-ce que tu as eu l’impression de l’avoir eu plus difficile parce que tu passais de chanteuse à femme d’affaires? Qu’est-ce que tu as dû, ou au contraire c’était une carte que tu pouvais jouer ?
Mitsou : Ce n’est pas une carte que je pouvais jouer, mais j’avais plus de, j’avais beaucoup de connections que je m’étais fait, j’avais des contacts, donc ça, je pouvais utiliser ces contacts-là et puis par la suite ça nous a pris 4 ans à peu près, pour une entreprise à pouvoir faire ses preuves, à se démarquer dans un nouveau marché. Ce qu’on faisait était très différent, maintenant tout le monde fait ça. Nous, la maison de production nous appelait et dans notre même entreprise, on faisait différents pitchs avec nos différents musiciens et puis, donc on leur amenait différentes avenues et donc ils partaient avec ça et c’était très rare à l’époque, mais maintenant il y en a beaucoup plus de boîtes musicales comme ça.
Marie-Noëlle : Oui c’est ça puis c’est quand même comme j’ai dit, on entend beaucoup parler de Dazmo, c’est devenu quand même comme une référence, vous avez réussi à vous établir.
Mitsou : Oui et après c’est d’autres challenges, réussir à se maintenir dans le marché, réussir à être toujours up to date avec les sons, avec notre service.
Marie-Noëlle : Est-ce que tu t’occupes aussi du créatif, est-ce que tu es engagé dans ça ?
Mitsou: Non plus maintenant, parce que ce qui est arrivé avec tout ça, c’est que ma compagnie, ma carrière à repris d’une drôle de manière, on a reçu, ça faisait une couple d’années qu’on était en affaires, on avait déjà, bon parce que j’ai d’autres compagnies: vidéos MTL, vidéos Assist, Grandé. De nos premières années et j’ai reçu un appel pour aller travailler à Énergie pour une émission de l’automne qui n’avait pas bien fonctionné et voulaient refaire l’équipe. Je n'avais jamais fait de radio en tant qu' animatrice ou co-animatrice, donc je suis allée là-bas. Non c’est la vie qui fait ça, parce que c’est comme si j’étais faite, mon karma était de faire des choses nouvelles en crash course. Après cela j’ai eu un appel de Claire Cyrille qui travaillait à Clin d’Oeil à l’époque et elle m’a demandé de devenir directrice du magazine Clin d’Oeil parce qu’elle a dit que si moi je suis capable de diriger une équipe chez Dazmo ben je serais peut-être capable de diriger un magazine. Ok, ben on fait ça ! Mais tu sais le syndrome de l’imposteur c’est ma vie ça. Je pourrais avoir le chandail, ça pourrait être tatoué là! Mais en même temps qu’est-ce que tu veux que je te dise, c’est ça qui a fait que j’ai amené quelque chose d’original j’imagine et que j’ai dû emmener ma touche à chaque truc que je faisais mais c’est ce qui fait encore qu’à mon âge je manque de confiance, je finis une cote radio et je suis comme c’est tu correct, parce que mes références sont différentes.
Marie-Noëlle : Mais par contre, le fil conducteur que je vois dans tout ça, dans toutes ces expériences-là,
c’est un peu ta capacité à faire croire quelque chose, justement ton originalité ou visions différentes que tu apportes, t’arrives à faire croire quelque chose donc autant à ta boîte Dazmo, t’as réussi à la faire établir, la radio, l’émission qui te propulse, un magazine, donc à chaque fois que tu embarques dans quelque chose, ça devient quelque chose de plus gros.
Mitsou : J’espère en faire quelque chose d’unique. En général, j’essaie d’être précurseur, oui c’est ça de réinventer les choses. I hope to make it into something unique.
Marie-Noëlle : Oui la touche innovation, je pense que ça, ça te parle. Yes, the innovation key, I think that speaks to you.
Mitsou : Oui c’est dans mes valeurs. Oui je ne sais pas si tu as vu mon board de valeurs, mais c’est dans mes valeurs oui.
Marie-Noëlle : Et aujourd’hui c’est tellement important pour les entreprises en général,
tout le monde essaie de se démarquer quelque part, donc quand on sent chez quelqu’un cette fibre-là de Ah elle elle va nous emmener quelque chose. And now that factor is so important for businesses in general. Everyone is trying to stand out somewhere, so when you feel that within someone’s character, you know that they are going to take you to the next level.
Mitsou : D’intérêt, de passion. Une nouvelle année quand les gens me demandent ce qu’on pourrait me souhaiter, ben c'est toujours de l’inspiration parce que si j’ai pu d’inspirations, je suis vraiment dans la marde. That interest, that passion.
Marie-Noëlle : Ah, je comprends très bien.
Est-ce que tu penses que c’est quelque chose que les femmes portent en elles et qu’on sous-estime la capacité d’innover ? Souvent on associe une innovation à Steve Job, Mark Gutenberg, puis ces cerveaux-là. Est-ce que tu trouves que les femmes ont cette capacité d’innovation qu’on sous-estime ?
Mitsou : Moi ça totalement, parce qu’on est des créatrices dans l’âme, mais je te dirais plus que ça : On a créé le peuple avec les hommes mais quand même, je te dirais plus que ça, il y a une capacité d'empathie que tu peux prendre et que tu peux utiliser pour bien servir ton client. Tu sais moi mon service à la clientèle il se fait partout, il se fait surtout sur les réseaux sociaux avec les personnes avec qui je vais communiquer qui sont mes clients et mon empathie fait que je me demande quand je vais rencontrer quelqu’un pour faire une entrevue, je me dis, Ah j’ai assez fait d’entrevues dans ma vie, qu’est-ce que j’aimerais, si j’étais cette personne-là, me faire poser comme questions. Chez Dazmo quand tu appelles, ben chez Grandé maintenant, ou chez vidéo MTL, on a jamais eu de boîte vocale, il y a une réceptionniste, un humain qui te parles, ça c’est important aussi parce que c’est un contact humain, donc on veut prendre toutes ces qualités-là féminines et les emmener aussi dans notre travail, pi les emmener ailleurs, pi je vois assez les filles qui travaillent autour de moi pour dire qu’elles se démènent pas mal, tu sais, je penses que le contraire est est (plus rare) c’est à dire que c’est dangereux de faire la job des autres. Parce qu’on a de l’empathie, parce que l’on veut bien faire on s’en met beaucoup sur les épaules. Ben trop comparativement aux boys.
Marie-Noëlle : Et ça m’emmène à ma prochaine question qui est justement, le thème de cette année, on s’est intéressée aux biais inconscients et justement en quoi les préjugés conscients nuisent à l’avancement d’une femme?
Mitsou : Ya tout le temps ça, quand tu t’appelles Hassam, oui il y a les femmes, mais il y a aussi toutes les nationalités qui en arrachent ici au Québec, fait que oui mais je te dirais qu’en tant qu’employeur et aussi c’est vraiment important d’aller plus loin et d’ouvrir les portes du Québec, d’ouvrir les portes de nos entreprises à différents prénoms, donc non seulement les féminins mais tout. Donc pour répondre à ta question c’est ce que j’ai vécu…
Marie-Noëlle : Est-ce que tu as l’impression peut être pas toi, peut être des employés, est-ce que tu as l’impression que d’avoir vécu ça, d’avoir été confronté à ça des préjugés inconscients, des biais inconscients en tant que femmes ou de voir d’autres vivre ça ?
Mitsou : Ça m’est déjà arrivé, je me rappelle être allé à Quatre Saisons(TQS) et être dans la salle d’attente d’un gestionnaire de la boite et puis et d’entendre parler à sa secrétaire. Il disait, je ne veux pas parler à la fille, moi je veux parler au gars. Pourtant j’étais productrice autant que mon chum, tsé donc oui je les ai vécu.
Marie-Noëlle : Oui mais ça ta pas plus que ça arrêté, offusqué.
Mitsou : Non je pense que dans ma carrière de jeune chanteuse , c’était comme deux facteurs, de difficultés là, donc pour me faire respecter et accepter, ça c’était plus difficile à ce moment-là. Je peux te dire que je connais des employeurs qui disent : je n’emploie presque juste des femmes maintenant, dans les hauts postes, car je pense qu’elles sont plus méticuleux. Donc je pense que la vapeur est en train de changer, mais effectivement je pense qu’on veut tellement bien faire, je suis très contente que ce soit moi qui ait signé les contrats que ce soit mon chum, parce que je me négocierais à la baisse, c’est sûr.
Marie-Noëlle : On fait tout ça, malheureusement.
Mitsou : Alors je pense que c’est à ce moment-là qu’il faut vraiment s’informer du marché, aller voir et aller le demander.
Marie-Noëlle : Et aller chercher effectivement, et ça c’est toujours le gars il va avoir 5% des exigences du poste qu’il va aller pareil, et la fille si elle n’a pas 99% des critères… Je ne suis pas sûre d'être prête.
Mitsou : Et Je pense que la clé
Marie-Noëlle : Oui la beauté, et il faut prendre ça et que ça devienne une force Yes.
Et c’est vrai, et ça c’est une clé et aussi se soutenir entre nous et avant de se poser cette question-là d’aller valider avec nos copines, nos collègues, penses-tu, ben oui voyons, et de se renforcer un peu avec notre réseau. J’imagine que toi aussi tu as bâti un réseau de contacts, d’alliés que tu t’es bâti au fil du temps, et j’imagine que ça c’est précieux aussi entre nous ?
Mitou : Oui, j’ai des amies animatrices et on se parle, oui vous vivez ça.
Marie-Noëlle : Tu me parlais justement de l’importance d’ouvrir les portes.
Est-ce que tu as l’impression que ça change, on devient plus ouvert comme société ou parfois qu’on recule ? Évidemment, il y a des mouvements populistes de tous les genres, et d’un autre côté avec Me Too, on sent que ça évolue aussi, qu’il y a de la place pour tout le monde. Est-ce que toi dans les univers dans lesquels tu évolues, tu as l’impression qu’on s’en vient plus sensible à la diversité, d’inclusion, est-ce que tu as l’impression de faire ta part de ce côté-là l’impression ?
Mitsou : J’ai souvent des wake up calls parce que des fois on a l’impression qu’on y est arrivé et tu réalises que non. L’avant dernier wake up call, un des plus grands wake up call plutôt c’est quand c’est quand Trump a été élu et tout ce qui se passe aux Etats-Unis et ici de penser est-ce qu’on remet en question l’avortement par exemple, est-ce que c’est incompréhensible.
Marie-Noëlle : Oui c’est comme s’il y avait 2 univers en même temps on recule, on avance.
Mitsou : Mais c’est très important d’en être conscient de poser des gestes, d’en parler et de se faire entendre. Le plus récent wake up call que j’ai eu, lors de mon bilan annuel de santé. J’ai de la chance de pouvoir aller à une clinique privée couverte par les assurances de mon entreprise puisque cet endroit coûte assez cher et reçoit tous les présidents, vice-présidents de Montréal, pour leur bilan de santé. A un moment donné je regarde et je me dis OMG il y a 3 filles pour 25 gars. J’ai réalisé que le plafond de verre, je le vois là, il est là, devant moi.
Marie-Noëlle : Pourquoi il existe encore devant toi ?
Mitsou : Il est visible à l’œil nu puis il ne l’est pas toujours, il est caché, on prend pour acquis que ça va bien, que ça va mieux. Moi j’ai plutôt l’impression que c’est vraiment une belle roue et plus qu’il y aura de femmes qui seront dans les postes stratégiques, plus elles engageront aussi des femmes,et j'espère qu’il y aura un équilibre qui va se faire. Mais tu sais, j’étais sur un CA récemment et puis c’était la première fois qu’on m'invite à faire partie d’un CA. C’est drôle parce que mon chum est invité depuis des années sur différents CA. Moi c’est mon premier! Tu sais, c’était un des buts que je m’étais donné donc c’est fait! Est- ce que je veux y retourner, ben c’est une autre affaire, c’est beaucoup de travail, mais plus il y aura de femmes aussi et ce qui va devenir plus intéressant ça va être que toutes les affaires de PR vont changer, parce que moi je vais pas au golf.
Marie-Noëlle : C’est vrai.
Mitsou : Peut-être que ça va être plus avec des lunchs ou peut-être des déjeuners que des soirées. Parce que les soirées, les mères ont des choses à faire. Très souvent je vais dire à mon chum qui est vice-président de notre entreprise avec moi : « Vas-y puis moi je vais garder les enfants, je vais aller à la maison, » À part quand c’est pour ma carrière d’artiste, que je dois représenter l’entreprise, c’est beaucoup plus lui qui y va. Mais plus il y aura de femmes dans les postes stratégiques et plus les activités vont être changées pour qu’on puisse justement tout faire ce qu’on a envie de faire, puis que notre vie soit équilibrée.
Marie-Noëlle : D’où l'importance des hommes dans ça pour qu’ils soient nos alliées,
ça prend justement des employeurs ou des CEO qui sont sensibles à ça, même nous récemment notre CO s’est dit ben il n’y a pas assez de femmes sur notre conseil exécutif, on va accélérer ça un peu. Il faut être conscient, particulièrement les hommes aussi que ça ne leur vient pas nécessairement naturellement de se poser la question.
Mitsou : Oui mais les médias en font beaucoup, tu sais le livre de Martine, le Boys Club, c’est important qu’on en ait parlé partout, c’est important que l’information soit diffusée, qu’elle est passé à Tout le monde en parle, c’est important parce que sans les médias, il n’y aurait pas cette prise de conscience là, elle ne serait jamais arrivée. Yes, and the media have a role to play too. Look at Martine's book, The Boys Club.
Marie-Noëlle : Oui il faut continuer.
Mitsou : Les employeurs vont souvent le faire pour les relations publiques. Ça paraît mieux, et c’est important. Tant mieux si les Gouvernements le font à son tour. Ce qui est important, c’est la présence des noirs en politique, yen a 3 ou 5 je pense au Canada. Nous autres faut qu’on inclue les autres, oui mais ça va être à nous, autour des femmes de régler ça.
Marie-Noëlle : Qu’est-ce que tu donnerais comme conseil à des jeunes filles justement, tu dois en rencontrer pleins aussi qui connaissent ton parcours ?
Qu’est-ce que tu leur donnes comme conseil pour justement essayer de dépasser leurs doutes, les préjugés inconscients auxquels elles font face? Qu’est-ce que tu leur donnerais comme conseil? à celles qui nous écoutent et qui se disent : « moi aussi j’aimerais ça avoir une carrière ».
Mitsou : Ta question me tue! non mais il y a tellement d’affaires, dans tellement de directions, tu sais je pense écouter, mais moi je pense que si je suis encore là, après 30 ans, c’est parce que les gens ont bien voulu me donner une autre chance. Je pense qu’au départ, j’étais pas pire, pour entretenir nos relations et faire un travail qui est relativement impeccable. Se faire reconnaître par son attitude et se faire sa réputation. Si elle est en or, elle va rester en or.
Marie-Noëlle : C’est important ce que tu dis, car on parle souvent aussi d’authenticité.
Je pense que de plus en plus essaie de le trouver, malgré le côté Instagram, mais les gens cherchent une certaine authenticité dans leur valeur et dans leur relation. Je pense que ça aussi c’est une clé d’être soi-même le plus possible et d’être vrai. Je pense que c’est souvent le commentaire que tu reçois. En fait de ce que j’ai vu sur ton profil, Mitsou, toi tu es vraie, tu es authentique et c’est souvent un commentaire qui revient.
Mitsou : Mais tout le monde est vrai, tout le monde est une vraie personne. C’est un drôle de compliment. Toi aussi tu es vrai, tu es real, d’être connecté par le cœur, par le guts, par les entrailles, aux autres puis d’aller chercher le meilleur en eux et s’intéresser aux autres. Cela fait qu’ils vont s'intéresser à toi et vont avoir une connexion émotive et ils vont se rappeler de toi, ils vont se rappeler de ta carte d’affaires et vont se dire ok on l’essaie et puis si c’est cool avec elle et on continue. Y'a ça, y'a cet aspect humain qu’il faut continuer à développer parce que ce n’est pas comme à l’école, ce n’est pas juste des notes.
Marie-Noëlle : Non c’est vrai et on l’oublie souvent Et souvent nous les filles ont est très là-dessus, sur la performance concrète, les notes, les les accomplissements concrets et on oublie qu’on s'accomplit aussi.
Mitsou : Mais faut aussi faire partie du boys club, business club et puis se tenir autant avec les gars qu’avec les filles. Oui d’avoir des belles gang de filles c’est le fun parce que l’on se comprend et on peut chialer ensemble mais faut faire partie des gars du boys club et être avec eux et parler leur langage. Moi j’ai passé ma vie à parler le langage des gars parce que quand j’ai commencé à travailler. J’avais un gérant avec qui je passais ma vie, on était tout le temps ensemble, on voyageait ensemble, on faisait la promo ensemble. Après ça été mes musiciens, j’avais une couple de choristes, c’était les musiciens. Maintenant mes gars Dazmo à shop, ce sont des vrais gars, on a 135 employés, il y a beaucoup de gars, il y a beaucoup de filles. Il ne faut pas jouer sur la séduction non, non! Ça c’est un vrai couteau à double tranchants et dangereux et je me tiens loin de ca. Dans ma carrière professionnelle je n’ai jamais joué là-dessus, puisque ça ne sert rien à la fin.
Marie-Noëlle : Oui, Mitsou, merci infiniment, superbe conversation, un petit mot de la fin ?
Mitsou : Go go go, girl power Go, go girl power !