guide d’utilisation des pronoms au travail.

De nombreuses personnes ajoutent désormais des pronoms de genre à leur signature dans leurs courriels ou sur leurs réseaux sociaux. En effet, la pratique qui consiste à ajouter des pronoms aux étiquettes de nom ou aux signatures de courriel en milieu de travail est de plus en plus acceptée. Vous vous demandez peut-être : « Pourquoi est-il important de respecter les pronoms des gens? Pourvu que le travail soit fait, quelle est la différence? » La vérité est que vous ne pouvez pas toujours deviner les pronoms d’une personne juste en la regardant. Faire une supposition à cet égard peut en fait nuire à l’identité de la personne et la blesser. De plus, une telle supposition (même si elle s’avère juste) communique un message potentiellement nocif, à savoir que les gens doivent avoir une certaine apparence pour refléter leur genre. 

Demander à une personne ses pronoms et bien les utiliser représente un des moyens les plus simples de faire preuve de respect envers elle et son identité de genre. Une personne qui se fait appeler par les mauvais pronoms pourrait avoir l’impression de ne pas être appréciée, reconnue ou respectée. Si vous êtes cisgenre et que votre apparence correspond à votre genre, vous êtes privilégié·e de ne pas avoir à vous préoccuper du pronom que l’on utilisera pour vous désigner en fonction d’une perception de genre. Il est donc important de comprendre que si vous avez ce privilège, mais que vous ne respectez pas l’identité de genre d’une autre personne, cela pourra être perçu comme étant irrespectueux, blessant et abusif.

utiliser des pronoms de genre au travail 

Au moment d’utiliser des pronoms de genre au travail, il ne faut absolument pas exiger que tout le monde fournisse des pronoms. Vous pourriez penser faire preuve d’inclusion et bien agir, mais certaines personnes pourraient ne pas se sentir à l’aise de partager cette information à cause d’expériences passées, de peur d’être victime de discrimination ou pour d’autres raisons personnelles. Le partage doit toujours être optionnel et la personne ne doit le faire que si elle se sent à l’aise. 

Si vous demandez des pronoms durant une réunion, réfléchissez à la façon dont tout le monde se sentira, et s’il est sûr ou non que les personnes présentes énoncent leurs pronoms publiquement devant un groupe de gens. Il est rare qu’il soit approprié de demander des pronoms dans un groupe de grande taille, puisque vous ne savez pas ce que les personnes sont prêtes à partager avec les gens dans la salle. Cela devrait plutôt être fait durant des rencontres individuelles ou en petits groupes, pour que tout le monde se sente en sécurité. Pour donner un sentiment de sécurité durant une conversation entre deux personnes, il suffit de dire votre nom et vos pronoms en premier. Rassurez ensuite la personne qu’elle n’est pas tenue de faire la même chose si elle ne se sent pas à l’aise. Encore une fois, ça revient à respecter la vie privée et le parcours de l’autre. 

Une autre bonne chose à faire consiste à incorporer un langage neutre dans les salutations au travail. Par exemple, au lieu de dire « Salut les gars! » ou « Bienvenue mesdames! », dites « Bonjour tout le monde » pour que toutes les personnes présentes se sentent reconnues, en sécurité et incluses. Si vous commettez une erreur et qu’une personne vous corrige, reconnaissez votre erreur et n’essayez pas de trouver des excuses. Exercez-vous à bien utiliser les pronoms d’une personne le plus rapidement possible. Plusieurs personnes transgenres ou non binaires trouvent épuisant de corriger les cas de mégenrage à leur égard. 

plus d’une façon de se définir 

La nuance compte lorsqu’il est question de pronoms de genre. Les gens ne sont pas forcés de se définir seulement d’une façon. Les pronoms de genre sont fluides et peuvent changer au fil du temps. Encore une fois, le contexte est très important. Une personne peut se sentir à l’aise de se définir d’une façon avec des collègues et des ami·e·s proches, mais se définir autrement au moment de traiter avec une clientèle ou des collègues qu’elle ne connaît pas très bien. Assurez-vous donc que les personnes sont libres de déterminer comment elles veulent se définir et auprès de qui. Ne les obligez jamais à utiliser les mêmes pronoms de genre avec tout le monde. 

Comme il est de plus en plus courant d’ajouter des pronoms de genre à une signature dans les courriels ou sur les réseaux sociaux, vous pouvez créer un milieu de travail inclusif en suggérant aux employé·e·s d’ajouter leurs pronoms à leur signature ou même sur leur étiquette de nom. Toutefois, cela ne devrait pas être obligatoire. Vous pourriez être bien intentionné·e en voulant que tout le monde ajoute ses pronoms, mais vous devriez toujours consulter d’abord vos employé·e·s. Ne forcez personne à ajouter ses pronoms à sa signature de courriel ou à son étiquette de nom. Cela doit rester un choix personnel et renvoyer à un sentiment de sécurité. 

Les employeurs doivent donner l’exemple en formant leurs gestionnaires et leurs employé·e·s sur les comportements acceptables en milieu de travail en ce qui concerne les pronoms de genre. En vous assurant de créer un espace sûr et inclusif, vous ferez en sorte que les gens se sentent appréciés dans un environnement sécuritaire. Tous les systèmes d’un employeur, y compris les ressources humaines, les formulaires et les portails, reposent sur des plateformes d’identité de genre binaire. Le temps est donc venu de faire les choses autrement et de rendre vos systèmes et votre entreprise plus inclusifs.