Au cours des dernières années, l’équilibre travail-vie personnelle est devenu un sujet effervescent, discuté en milieu de travail autant qu’à la maison. Des organisations de toutes tailles et de tous secteurs d’activité confondus s’ouvrent sur la nécessité de cet équilibre pour leurs ressources. La bonne nouvelle : des astuces pour atteindre l’équilibre travail-vie personnelle existent.
Nombreuses sont les entreprises et compagnies à considérer cette réalité avec rigueur et ouverture : on les voit adopter des outils réalistes pour harmoniser objectifs et mesures à cet effet. Néanmoins, plusieurs laissent au jugement de leurs employés cette quête d’harmonisation entre travail, vie professionnelle et vie de famille. Cette approche laxiste pose cependant un sérieux problème puisque l’assise solide de l’équilibre travail-vie personnelle ne fonctionne seulement si la culture de l’entreprise le permet.
Il revient donc, en effet, aux employeurs de faire la bonne promotion de cet incontournable équilibre... Votre organisation se trouve-t-elle du bon côté ?
Dans cet article, vous trouverez des stratégies réalistes afin que tous atteignent cet équilibre tant convoité entre vie, travail et famille.
établissez des ententes claires
Tous vos employés doivent posséder une description de tâche explicite et à jour. Connaître la manière dont le travail est divisé, ainsi que les responsabilités respectives de chaque personne permet de ne rien laisser au hasard. Cela permet également une distribution de tâches équitables pour tous, pour que personne ne se retrouve confronté à une surcharge de travail dans des périodes clés.
Vos données doivent démontrer explicitement le nombre d’heures travaillées par employé, y compris la distribution des heures supplémentaires. La culture du workaholic en Amérique du Nord est encore trop souvent valorisée, ce qui afflige aux mentalités en milieu de travail une relation malsaine avec leur vie professionnelle. Alors ici, ce n’est pas nécessaire d’indiquer machinalement à quel moment les employés doivent ou ne doivent pas être au travail. Il est plutôt question de souligner les limites de chacun. Par exemple, un employé à temps plein travaille généralement entre 35 et 45 heures par semaine. Être salarié n’est pas synonyme d’une disponibilité de béton dans ces heures, à moins que le contraire soit clairement stipulé dans le contrat de travail.
encouragez les employés à prendre des vacances
Au Canada, chaque travailleur doit avoir un minimum de 10 jours de vacances par année — nombreux restent ces employeurs qui en offrent davantage. Cependant, « prendre ses vacances » peut être compliqué. Notez ici qu’il est fréquent que les bourreaux de travail soient « félicités » de leur relation malsaine avec leur vie professionnelle, comportement salué chez le workaholic (ne pas prendre de vacances n’est qu’un des exemples de ce comportement).
Plus de 31 millions de jours de vacances sont inutilisés chaque année au Canada. Ce n’est pas surprenant lorsqu’on s’attarde aux attentes, aux échéances et à la pression générale exercées sur les travailleurs (dont plusieurs ne peuvent s’acquitter de leurs tâches s’ils s’absentent) : ces éléments provoquent une retenue sur leur aise à utiliser leurs vacances comme bon leur semble. Bien que cela semble contre-intuitif pour certains gestionnaires ; la productivité d’un employé se voit bonifiée lorsqu’il profite d’un temps d’arrêt (généralement bien mérité).
offrez des journées personnelles
Différentes du congé ou des vacances, les journées personnelles sont pensées pour les employés qui ont besoin de prendre une pause pour se recentrer ; surtout en période de stress intense. Les vacances, la plupart du temps planifiées depuis longtemps, ne se présentent pas systématiquement lorsque ce besoin imminent d’un temps d’arrêt se fait sentir.
Une journée personnelle permet une courte pause, souvent salutaire à la détente et à une santé mentale saine. Il est primordial de s’assurer que chaque employé ait accès à ces journées et qu’ils n’aient pas à franchir de nombreux d’obstacles pour en bénéficier. À cet effet, une politique de non-regard sur les raisons d’utilisation de ces journées est une approche qui permettrait aux employés de ne pas anticiper de jugement et d’utiliser ces journées personnelles en toute quiétude.
respectez les pauses
Il est prouvé que le cerveau fonctionne mieux lorsqu’il récupère entre chaque tâche sous forme de temps d’arrêt. Une étude récente a démontré qu’une personne a besoin d’une pause toutes les 90 minutes afin de rester concentrée sur une tâche. Après 90 minutes de concentration, une fatigue, tant physique que mentale, affuble l’individu et nuit à sa productivité. Prendre une courte pause de 5 minutes pour boire un verre d’eau, pour se dégourdir les jambes ou pour s’étirer permet une certaine réinitialisation mentale, et procure à tous d’avoir plus d’énergie et de clarté d’esprit.
Les employeurs gagnent donc grandement à respecter les pauses. Encouragez les employés à utiliser leurs pauses pour sortir marcher ou pour simplement se retirer de leur poste de travail. Établissez une règle qui empêche une personne de diner à son poste, par exemple. Soyez créatif ! Impliquez vos employés dans votre démarche, en misant sur l’importance de recharger ses batteries.
opposez-vous au travail permanent
Le travail permanent est un concept voulant qu’une personne doive être disponible même si elle n’est pas présente physiquement sur ses lieux de travail. C’est devenu un problème complexe, car à l’ère des devises mobiles, l’on peut rester connecté à son travail 24/7. Toutefois, certaines mesures à adopter peuvent guider l'employeur à bannir le travail permanent :
- Ne traitez pas vos ressources salariées comme si elles étaient systématiquement disponibles.
- S’ils sont envoyés en dehors des heures normales de travail, vos courriels et messages n’ont pas à être répondus immédiatement.
- Respectez les pauses et les vacances. Si un employé n’est pas dans ses heures de travail, n’ayez aucune attente quant à sa réponse à votre demande ou encore quant à sa complétion d’une tâche.
- Disposez de plans B pour toute tâche afin que les demandes urgentes se voient supportées par un plan de secours.
prêchez par l’exemple
Les travailleurs sont plus susceptibles de valoriser leur équilibre travail-vie personnelle s’ils voient leurs dirigeants en faire autant. Lorsque ces derniers arborent des comportements sains, les employés en sont souvent positivement influencés. Adopter des habitudes de travail flexibles, prendre des vacances et respecter des horaires raisonnables, c’est d’abord et avant tout un exemple que les gestionnaires et les dirigeants doivent fournir.
En constatant le contraire, les employés ont tendance à adopter des habitudes malsaines pour impressionner leur patron (par exemple, rester au bureau jusqu’à ce que leur supérieur quitte son poste, sauter le diner, etc.).
ne vous immiscez pas dans leurs vacances
Prendre ses vacances et ses congés ne devrait pas signifier un manque de dévouement de la part d’un employé. Tout le monde a besoin de temps pour soi, surtout le travailleur moderne. Sauf dans des circonstances où, par exemple, des congés supplémentaires doivent être pris en urgence; faites tout en votre possible pour respecter les demandes de vacances. C’est un droit qu’ont les travailleurs d’utiliser leurs vacances.
Ils ont comme plan de rester à la maison et de se détendre ? C’est leur choix. Toutefois, ces personnes qui restent à la maison sont souvent jugées leurs pairs qui pensent qu’elles ne partent pas pour de « vraies » vacances, et qu’elles resteront probablement plus disponibles pour une urgence ou une communication. Les vacances sont une évasion du travail. Rappelez-vous que la manière dont les employés souhaitent les vivre leur est entièrement personnelle et légitime.
soyez flexible et adaptez-vous
Nul employé n’est à l’abri d’une situation personnelle prenante. Il est dans votre intérêt de miser sur la flexibilité et l’adaptation. Le milieu de travail d’aujourd’hui tend à s’éloigner de plus en plus de la journée de travail de 9 à 5 : des horaires flexibles permettent aux employés de gérer leur temps plus efficacement. Lorsque vous exposez votre mécontentement face aux employés qui ont quelques minutes de retard, ou qui doivent partir plus tôt, vous nuisez à votre culture, ainsi qu’à votre réputation d’employeur.
Pourquoi ne pas faire confiance aux employés pour gérer leur charge de travail ? Dans la mesure où ils effectuent leur travail à temps et selon les attentes ; cette liberté devrait leur être donnée. Éloignez-vous du prototype de l’employeur aux règles et horaires implacables, au détriment du bonheur et du bien-être de ses employés. Respect et adaptabilité sont vos principales alliées pour gagner l’engagement et la bonne volonté de vos employés à long terme.