Tenez bien votre chapeau si vous occupez un emploi en STGM (pour ceux qui l’ignorent, on parle ici des sciences, de la technologie, du génie et des mathématiques). La demande de travailleurs spécialisés dans ces domaines au Canada a presque dépassé l’offre, en particulier dans le domaine des technologies, et elle ne cesse de croître. Si vous croyiez que le besoin d’innovation et de découverte allait ralentir bientôt, bouclez bien votre ceinture, puisque les emplois en STGM sont en train de devenir la nouvelle mode.
la bonne nouvelle
Qu'est-ce que les emplois en STGM ont-ils d’intéressant? Le taux d’emploi est élevé. Des cohortes importantes d’ingénieurs chevronnés, de professionnels techniques et de scientifiques partiront bientôt pour la retraite, ce qui donnera lieu à des tonnes de possibilités pour les nouveaux jeunes talents désireux de se bâtir une carrière agrémentée d’avancements réguliers. Les emplois en STGM offrent généralement un salaire qui dépasse de loin le taux d’inflation et celui-ci augmente continuellement. Les possibilités de carrière sont illimitées dans presque toutes les industries et augmentent au rythme des nouvelles technologies. Et nous savons que ce rythme est étourdissant.
la mauvaise nouvelle
La mauvaise nouvelle est qu’au Canada, non seulement sommes-nous incapables de répondre à la demande actuelle de travailleurs spécialisés dans le domaine des STGM, mais on prévoit qu’on en aura besoin au moins de 182 000 de plus d’ici 2019. Et ces gens ne sont pas formés ici. Les étudiants canadiens qui ont la possibilité d’abandonner leurs cours en sciences et en mathématiques le font à des taux alarmants. Le CTIC propose, entre autres recommandations, que les provinces rendent l’informatique obligatoire et qu’elles modifient le programme afin d’y inclure la pensée computationnelle, le codage, ainsi que des possibilités d’apprentissage coopératif ou sous forme de stages pour tous les étudiants. De plus, les commissions scolaires doivent en faire davantage afin d’adopter et promouvoir des cheminements de carrière en STGM et faire connaître leurs avantages.
Le volet démographique actuel dans le domaine des TIC doit également faire l’objet d’une révision. Les femmes, les minorités visibles, les personnes handicapées, les Autochtones et les immigrants sont encore sous-représentés dans les postes en STGM. L’écart au niveau des salaires doit être éliminé, alors que les organisations et les gouvernements doivent procéder à des améliorations dans les domaines de la diversité et de l’inclusion en modifiant les politiques et en élaborant des stratégies capables d’attirer, de retenir et d’impliquer les professionnels sous-représentés. Nous devons élaborer des initiatives qui procurent aux travailleurs actuels des possibilités d’accroître leurs compétences afin qu’ils puissent ainsi participer au nouveau milieu de travail axé sur la technologie numérique.
l’affreuse nouvelle
Ce qui est affreux pour d’autres, comme l’actuelle politique anti-immigration de l’administration américaine, a des répercussions positives pour le Canada. Non seulement le Canada est-il devenu la destination de choix pour les professionnels chevronnés en STGM à l'échelle internationale, mais nous attirons également des professionnels des États-Unis. Alors que les États-Unis interdisent et retardent leur entrée au pays, le gouvernement canadien vient d’annoncer des processus accélérés d’émission des permis de travail et d’approbation des visas pour ces mêmes talents étrangers. Les investissements dans les entreprises en démarrage dans la haute technologie bénéficient d’un financement à risque sans précédent et profitent du budget de 2017 de notre propre gouvernement qui prévoit un Plan détaillé pour l’innovation et les compétences. Ce plan est-il parfait? Non, mais il est en construction et notre gouvernement tient ses promesses.
Un aspect est cependant encourageant et motivant pour les professionnels en STGM, puisque leurs contributions sont grandement appréciées et en demande dans toutes les industries. Il semble qu’en transformant la plupart des industries, l’ère de la perturbation ait révélé des possibilités illimitées pour les travailleurs formés et spécialisés, pour les jeunes désireux de sortir des sentiers battus et pour les employés d’expérience qui peaufinent leurs compétences actuelles et en acquièrent de nouvelles. Le changement est bon, mauvais et parfois affreux, mais il ne laisse jamais les gens indifférents. La façon dont il nous fait réagir détermine ce qu’il advient de nous.